Tout savoir sur le statut de docteur junior : droits, salaire et perspectives

Publié le 29 octobre 2025

Entre l’internat et le poste de praticien hospitalier, le statut de docteur junior est une étape charnière dans la carrière d’un jeune médecin.

Souvent méconnu, ce statut introduit par la réforme du 3e cycle en 2017 vise à préparer les internes à l’exercice autonome de la médecine tout en conservant un cadre formateur et encadré.

Dans cet article, on fait le point sur sa durée, ses droits, sa rémunération et les perspectives professionnelles qu’il ouvre.

⚕️ Qu’est-ce que le statut de docteur junior ?

Le docteur junior est un médecin ayant validé la phase d’approfondissement de son internat et qui entre dans la phase de consolidation, ultime étape avant l’obtention du diplôme d’études spécialisées (DES).

Ce statut marque une transition entre l’apprentissage et la pratique indépendante. Le docteur junior exerce sous la responsabilité d’un praticien senior, mais il dispose d’une autonomie croissante dans la prise en charge des patients.

🎓 Une création issue de la réforme du 3e cycle

Avant cette réforme, les internes terminaient leur internat avec un statut d’étudiant jusqu’à la soutenance de thèse.

Depuis la refonte, la dernière phase du DES est consacrée à la mise en responsabilité progressive, avec des missions cliniques et organisationnelles proches de celles d’un praticien hospitalier.

⏳ Quelle durée ?

La phase de docteur junior dure en moyenne :

• 1 an pour les spécialités médicales et chirurgicales courtes,
• 2 ans pour certaines spécialités à forte technicité (comme la chirurgie ou l’anesthésie-réanimation).

Le médecin reste rattaché à une université, mais exerce son activité principalement au sein d’un établissement agréé.

🧑‍⚕️ Quels sont les droits et les obligations d’un docteur junior ?

Le statut de docteur junior est hybride : il combine les droits d’un professionnel de santé salarié et les obligations d’un praticien en formation.

✅ Ses droits

• Une autonomie clinique partielle, encadrée par un senior.
• Une rémunération fixe, supérieure à celle des internes.
• Un accès à la formation continue et à la recherche.
• Des congés et avantages similaires à ceux d’un salarié hospitalier.

Le docteur junior peut aussi participer à la permanence des soins (gardes, astreintes) et percevoir les indemnités correspondantes.

⚖️ Ses obligations

• Respecter le projet pédagogique individuel défini avec l’université et l’établissement d’accueil.
• Participer activement à la prise en charge des patients, sous supervision.
• Tenir un portefeuille d’activités et de compétences (équivalent d’un portfolio).
• Soutenir sa thèse d’exercice avant la fin de la phase de consolidation (s’il ne l’a pas encore fait).

💰 Combien gagne un docteur junior ?

Le salaire d’un docteur junior est nettement supérieur à celui d’un interne. La grille de rémunération dépend du niveau dans la phase de consolidation et du nombre de gardes effectuées.

💵 Grille indicative (2025–2026)

Docteur junior 1 (1ʳᵉ année)

≈ 3 100 € brut et ≈ 2 450 € net

Docteur junior 2 (2ᵉ année)

≈ 3 400 € brut et ≈ 2 700 € net

À cela peuvent s’ajouter :

• Les gardes de nuit et de week-end, payées entre 130 € et 180 € bruts chacune,
• Les primes de responsabilité ou d’enseignement, selon les établissements,
• Des indemnités spécifiques dans certaines zones géographiques (DOM-TOM, zones sous-dotées).

💡 Bon à savoir : le docteur junior cotise à la retraite et bénéficie d’une protection sociale complète, comme un salarié hospitalier.

🏥 Où exerce le docteur junior ?

Le poste est généralement situé dans :

• un centre hospitalier universitaire (CHU),
• un centre hospitalier général agréé,
• ou une clinique partenaire d’une université.

Certaines spécialités, notamment en médecine du sommeil, psychiatrie ou anesthésie, proposent aussi des postes en établissements privés ou centres de recherche appliquée.

🚀 Et après le statut de docteur junior ?

🎯 Les débouchés possibles

À l’issue de cette phase, le médecin obtient le DES et peut :

• candidater à un poste de praticien hospitalier (PH),
• s’installer en libéral (cabinet, maison de santé, centre médical),
• rejoindre un établissement privé, ou poursuivre dans la recherche ou l’enseignement.

🧭 Un tremplin pour définir sa trajectoire

Le statut de docteur junior permet de :

• se familiariser avec la gestion d’un service,
• renforcer ses compétences cliniques,
• confirmer ou affiner son projet professionnel,
• et bénéficier d’une expérience valorisable dans le public comme dans le privé.

De nombreux praticiens affirment que cette phase leur a permis de mieux choisir entre carrière hospitalière, activité mixte ou installation libérale.

🧩 Comment se préparer à la sortie du statut de docteur junior ?

Quelques conseils pratiques avant la fin de cette période :

1. Anticiper la recherche d’un poste : consulter les offres dès les 6 derniers mois.
2. Mettre à jour son CV médical avec les compétences acquises (gestion de patients, protocoles, coordination).
3. Échanger avec un cabinet de recrutement spécialisé (comme AM Corporate) pour identifier les opportunités adaptées.
4. Se renseigner sur les statuts possibles (salariat, libéral, remplacements, etc.).

🗓️ En pratique : beaucoup de docteurs juniors signent leur premier CDI ou contrat libéral avant même la fin de leur phase de consolidation.